Michaël Maas par Jean-Yves Loude
Michaël MAAS passe son temps à observer, à regarder autrement,
en essayant d’effacer les images conventionnelles d’un esthétique admis,
cherchant le chemin de l’insoupçonné.
Cette qualité d’attention qui se plaît en découverte d’émotions, d’ailleurs.
Moments de silence.
Visions recadrées, remises en scène,
pour une composition réaliste et abstraite.
Soudain, il reconstitue des parcelles de décors rêvés,
natures mortes nées de la rencontre de l’harmonie des choses bâties
et du travail du temps qui opère son œuvre.
Ou alors, il libère son désir d’élans, de gestes spontanés, de brisures, mêlant la technique et les mouvements incontrôlables de la vie,
ses « sorcières intérieures » comme il les nomme.
Mais ce serait réduction de parler des techniques de traits, de fondus,
de la lumière discrète ou vive (métier de peintre dit-il).
L’excellente maîtrise de Michaël MAAS permet justement,
en visitant ses œuvres, de les traverser jusqu’à l’origine :
la poésie du regard.
Michaël MAAS donne à voir une émouvante leçon de choses.
Il peint pour témoigner de l’effacement et des suites de la matière.
Comme une calligraphie du temps.
Jamais de fin, seulement des transformations.
Jean-Yves LOUDE . Écrivain